Le souterrain



Alors, mon esprit, s’aimantant au plaques tectoniques

S’enfonça au coeur  de la terre

au fond

tout au fond des entrailles de la terre

par les boyaux tapissés  de carrelages

par les tunnels en voussoirs de béton préfabriqués

mes pattes de chien survolant le sol de caoutchouc pour trafic extrême,

avec  surface satinée unie à pores ouverts.

Alors

Alors

Mes yeux de chien happés par les bouches grande ouvertes

qui mènent à  l’enfer et au paradis des humains

Alors

Mes yeux de chien happés par les bouches grande ouvertes

qui mènent à  l’enfer et au paradis des humains

mes ouïes

me ouïes déchirées ma truffe électrique

happées

happées au fond tout au fond de entrailles de la terre

qui comporte l’enfer

et le paradis des humains

ma gueule

ma gueule fouissant

les entrailles de la terre

qui comporte l’enfer

et le paradis des humains

au fond

au fond

mon ventre

un disque qui bouge

parcourant

ma tête

une culasse de 75

tout au fond

au fond de l’enfer

et du paradis des humains

aurais-je

aurais-je forme humaine au bout de ce couloir ?

perdrais-je mon rêve de chien

à la bouche du souterrain ?

mais bientôt cette fourche

au bout de cette fourche une autre fourche

mais bientôt

bientôt au bout de cette fourche une autre fourche

comme la langue

la langue du serpent qu’on appela Iblis

Samaël

Lucifer le messager

Son ventre

Son ventre comme un disque de lumière qui s’arrête sur enfer et sur le paradis des humains

ma tête, ma tête mon rêve rejoignant

les clameurs des hommes qui vont

qui viennent

tout occupés à tapisser l’enfer

et le paradis des humains


hommes pressés


hommes pressés


hommes des foules

charriés comme des brochets et des écrevisses

cherchant cherchant

charriés comme des brochets et des écrevisses

par le fleuve des humains

cherchant l’issue de l’enfer et du paradis des humains

soulevant la tempête

celle qui épouvanta frèsre jean des entomeures

troupe infernale et souterraine qu’offusque la lumières du clair soleil


Et qui se plaît à jouer sa vie en prenant le gracieux aéroplane

Et qui se plaît à jouer sa vie en prenant le gracieux aéroplane

Et qui se plaît à jouer sa vie en prenant le gracieux aéroplane


Qui mène les hommes vers les entrailles de la terre

Qui mène les femmes vers les entrailles de la terre


Où se jouent l’enfer et le paradis des humains


jean-françois paillard (c) 2009